Google NavBoost ou la consécration de l’expérience utilisateur
- 25 octobre 2024
- Envoyé par : Benjamin
- Catégorie: Divers
Tout consultant SEO désireux de positionner un site en top 1 de Google rêve secrètement de percer les mystères du célèbre moteur de recherche. Bien que la firme de Mountain View ait tendance à dévoiler de plus en plus d’informations sur le fonctionnement de son algorithme de classement des résultats organiques, seule une quantité infime de critères a jusqu’ici été officialisée. Heureusement, des études sont menées chaque année par des outils et des agences bien connus, dont l’expertise n’est plus à démontrer. Il paraît même que certains l’auraient décrypté à 92% ! Aussi, les tests personnels sont plus que jamais légion. Mais ils sont difficiles à réaliser et pas toujours concluants. Alors, quand de telles informations fuites, les professionnels du SEO se réjouissent. Ce fût le cas au mois de mai dernier quand une série de documents relatifs à une API de Google tomba entre les mains de Rand Fishkin, l’emblématique co-fondateur de Moz. C’est ce que nous appelons communément le Google Leak avec une révélation particulièrement raisonnante : le poids de NavBoost.
Parmi la quantité de critères de positionnement détaillés dans ce fameux document figure en effet un algorithme baptisé NavBoost. Si vous suivez de près l’actualité du SEO, vous en aviez très probablement déjà entendu parler avant. En 2023, pour être précis, lors du procès antitrust de Google. Au cours de ce procès, Pandu Nayak, vice-président de la recherche chez le géant américain, a confirmé l’existence de NavBoost et donc que le moteur de recherche exploite bien les clics ainsi que les données utilisateurs pour classer ses résultats.
NavBoost, un algorithme historique
Pour le commun des internautes, cela peut être choquant dans la mesure où la prise en compte de telles données soulève une question évidente de respect de la vie privée. Mais nous autres consultants SEO savons mieux que personne que cette notion est loin d’être la préoccupation première de Google. C’est précisément pourquoi la plupart des alternatives naissantes au « Big G » jouent la carte de la confidentialité pour tenter de tirer leur épingle du jeu. Quoi qu’il en soit, pendant ce temps, c’est toujours Google qui en dicte les règles. Des règles parfois déterminantes, à l’image de NavBoost.
La plupart des informations dévoilées lors du Google Leak doivent être prises avec des pincettes parce qu’elles ne sont que très peu contextualisées. De plus, rien dans le document n’indique à quel point chaque critère évoqué impacte la visibilité d’un site dans le moteur. C’est moins vrai pour NavBoost dont l’importance n’est désormais plus un secret.
NavBoost existe officiellement depuis 2005 et il est basé sur un brevet écrit un an plus tôt par Amit Singhal. L’objectif initial était de s’appuyer sur la Google Toolbar qui indiquait entre autres le PageRank de chaque page visitée. Big up aux dinosaures du SEO qui repensent sûrement à cette période non sans une once de nostalgie ! Google pu ainsi commencer à étudier le comportement des utilisateurs qui l’avaient installée pour ensuite affiner le classement de ses résultats de recherche naturelle. Très vite, et presque logiquement, le moteur a cherché à voir plus grand. Google Chrome est sorti de terre en 2008. La suite, vous la connaissez : Chrome a rapidement surclassé ses concurrents, à commencer par Mozilla Firefox, pour devenir le navigateur web le plus utilisé dans le monde. Google prit alors les clefs du plus vaste laboratoire imaginable pour passer au crible les clics de ses utilisateurs et bien d’autres données qui lui permirent d’améliorer la pertinence de ces mêmes résultats. En tout cas sur le papier.
Ce qu’il faut surtout retenir de cet historique de NavBoost, qui n’a cessé d’être peaufiné au fil du temps, c’est que l’étude du comportement des utilisateurs constitue depuis maintenant 20 ans un critère majeur de ranking. Ou plus exactement de re-ranking. Mais comment fonctionne-t-il précisément ?
Le fonctionnement de NavBoost
D’après les documents qui ont fuité dans le cadre du Google Leak, le fonctionnement de NavBoost comprend une succession d’étapes qui vont de la collecte des données à l’ajustement des SERP.
Plus précisément, Google commence par collecter les données de comportement des utilisateurs dans Chrome, et ce, sur une durée maximale de 13 mois. Il s’agit des clics mais aussi des durées de visite, des interactions avec les éléments des pages et de divers autres signaux comportementaux. La deuxième étape, l’analyse, implique l’utilisation de modules tels que le « Quality Navboost Craps Craps Click Signals » qui permet pour sa part de qualifier les clics. A l’aide de ce module qui est de ce fait le plus important de ceux cités dans le Google Leak, le moteur peut très concrètement distinguer les bons et les mauvais clics. Les données sont ensuite segmentées en fonction de plusieurs paramètres comme la nature du device (mobile ou desktop) et la zone géographique. L’ajustement du classement des résultats peut enfin avoir lieu.
A noter que Google exploite en réalité beaucoup plus de signaux pour ajuster ses classements. Les données ainsi collectées grâce à NavBoost sont effectivement compilées avec celles de Glue, un algorithme complémentaire.
Quels enseignements tirer pour le SEO ?
La visibilité proprement dite dans les SERP est grandement conditionnée par NavBoost en ce sens que l’algorithme conditionne l’affichage de résultats enrichis tels que les sitelinks en plus bien sûr d’influencer le ranking. Voilà pourquoi son importance ne peut être remise en cause. Partant de ce constat, l’expérience utilisateur doit faire l’objet de la plus grande attention. Et les enjeux d’une bonne UX se trament comme nous l’avons vu dès l’affichage des résultats dans Google. Commencez donc par apporter un grand soin à la rédaction de vos balises TITLE et META Description dans le but de bien vous positionner et d’optimiser votre CTR. Sur votre site, cela va de soi, vous devez proposer à vos visiteurs une expérience satisfaisante afin d’éviter le phénomène de pogo sticking (quand un internaute quitte rapidement une page après avoir atterri dessus). NavBoost nous rappelle finalement qu’il faut penser avant tout à l’utilisateur dans le cadre d’une stratégie conciliant UX et SEO. Si vous pensiez que le SXO n’était qu’un concept marketing de plus, détrompez-vous !